L’Association pour le développement du village de Niangana Thiédel a reçu de la Fondation Adoma 10 millions 980 mille 720 francs Cfa. Cet argent va servir à financer l’équipement et l’électrification du dispensaire et de la maternité du village. La cérémonie de réception du chèque a eu lieu mercredi dernier, au foyer de la Porte d’Asnières, en banlieue parisienne. En présence du Consul général du Sénégal à Paris et du président de la Fondation Adoma.
(Correspondant permanent à Paris) - La Fondation Adoma, créée par Adoma qui gère les foyers d’immigrés en France, a offert un chèque de 16 740 euros, soit 10 millions 980 mille 720 francs Cfa, au village de Niangana Thiédel. La cérémonie de remise de ce don a eu lieu, mercredi dernier, au foyer de la Porte d’Asnières située en banlieue parisienne, en présence du président de la Fondation Adoma, qui est en même temps président d’Adoma. Il y avait également le Consul général du Sénégal à Paris, Léopold Faye. Cette somme va servir à équiper et à électrifier le dispensaire et la maternité du village de Niangana Thédel, situé dans le département Kanel, dans la région de Matam. C’est l’Association pour le développement du village de Niangana, présidée par Abdoulaye Saw, qui a démarché la fondation. Le financement de l’équipement et de l’électrification du dispensaire et de la maternité s’élevait à 18 millions. La fondation Adoma a mis sur la table 10 millions 980 mille 720 francs et l’Association a participé à hauteur de 7 millions, conformément aux règles de la coopération décentralisée qui réclame 40 % (20 % pour le dispensaire et 20 % pour la maternité) d’apport pour les demandeurs. Quant à l’Etat du Sénégal, il a construit le bâtiment et va mettre à la disposition du village le personnel médical et administratif pour le fonctionnement de ces infrastructures.
Présent à la cérémonie, le Consul général du Sénégal à Paris a dit toute sa ‘satisfaction de constater que les Sénégalais qui vivent dans ce foyer, non seulement sont bien organisés, respectent les lois du pays d’accueil, mais également ont tissé d’excellentes relations avec les associations et les collectivités qui, dans ce cadre, ont accepté de contribuer au financement d’un centre de santé qui va prendre en charge les soins médicaux de l’ensemble de la communauté villageoise de Niangane, mais aussi de tous les villages environnants’. Léopold Faye affirme que c’est ‘un geste qu’il faut saluer parce qu’il constitue une contribution majeure à la solution sanitaire au Sénégal, particulièrement en milieu rural’. Il en a profité pour présenter au président d’Adoma et à ses collaborateurs ‘les remerciements du gouvernement du Sénégal, du président de la République, Me Abdoulaye Wade, mais également les remerciements de l’ensemble des populations bénéficiaires de cette infrastructure’.
Interpellé sur la question du personnel sanitaire de cet établissement de santé, le diplomate sénégalais a rassuré que le gouvernement du Sénégal mettra à la disposition du village ‘des moyens financiers, mais également des moyens techniques et humains’.
Le président d’Adoma et de la Fondation d’Adoma a dit modestement qu’avec ‘ces 16 740 euros, nous avons complété un financement’. Toutefois, Michel Pélissier a souligné l’importance de son apport. ‘Mais sans ce petit complément, le projet ne pouvait pas aboutir’. Avant d’insister : ‘Et nous, modestement, parce que nous estimons que c’est notre façon de contribuer à un retour vers le pays d’origine, nous apportons notre petite pierre, mais vous savez que dans les grandes édifices, parfois c’est la dernière pierre qui est la plus importante’.
Le président de l’Association pour le développement de Niangana Thiédiel n’a pas masqué la joie qui l’habitait. Il s’est dit ‘très content, très satisfait’ de la gestion de son logeur. Il a expliqué comment à germer l’idée de la construction du dispensaire et de la maternité à Niangana Thiédel. ‘Chaque fois que je vais au village, je trouve que tout le monde est malade : paludisme, maux de tête, vomissements, diarrhées… C’est à cause de cela que j’ai réuni les ressortissants de mon village en France pour former une association et mener des actions’. Ainsi débute la recherche de fonds. Puisque l’Adoma, qui est une entreprise publique qui gère 459 résidences ou foyers implantés dans 55 départements français, dispose d’un fonds d’aide de 100 000 euros par an pour les associations formées par ses résidents, Abdoulaye Saw l’a saisi pour une aide financière. Une fois l’accord de l’Adoma obtenu, il fallait réunir la contribution de l’association conformément aux règles de la coopération décentralisée.
L’argent récolté, mercredi dernier, va servir à acheter des panneaux solaires pour l’électrification du dispensaire et de la maternité afin de mieux conserver les médicaments. Il servira aussi à l’achat ‘d’armoires, de tables, de bandes de pansement, des matériels pour l’accouchement, etc.’ En un mot à équiper et à électrifier le dispensaire et la maternité.
Mais dès que ces deux infrastructures sanitaires seront réceptionnées, l’Association pour le développement de Niangana Thiédel va s’attaquer à d’autres projets. Il s’agit d’approvisionner le village en eau potable et construire des écoles. ‘Nous allons essayer de réunir des fonds pour construire un forage. Nous demanderons d’abord à l’Etat de s’engager parce qu’il ne suffit pas seulement d’avoir un dispensaire et une maternité, il faut aussi avoir de l’eau potable’, explique Abdoulaye Saw. Si le village a tant besoin d’eau potable, c’est qu’il en manque cruellement. Et celle qui existe est impropre à la consommation. ‘Pendant l’hivernage, les populations vont dans les marigots, dans les rivières pour chercher de l’eau à boire. Dans ces marigots et ces rivières, des vaches, des chèvres y meurent pendant la saison sèche. Mais c’est l’eau de ces marigots et de ces rivières que les femmes recueillent pour la boisson de la population. Je trouve que cela ne favorise pas la santé’, explique le président de l’association de Niangana Thiédel.
Ensuite, dans sa besace de projets, il y a l’école. Et puisque l’homme est au début et à la fin du développement, comme le dit le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, il faut l’éduquer en créant des infrastructures scolaires. S’il tient tant également à l’école, c’est qu’Abdoulaye Saw prend l’exemple sur lui-même qui n’a pas été à l’école des Blancs. Et il ne faut pas que ses sœurs, ses frères, ses enfants vivent la même situation. ‘Moi qui vous parle en français, je l’ai appris ici en France. Je trouve anormal qu’il n’y ait pas d’écoles dans les villages’, regrette Abdoualye Saw. En plus, l’implantation du dispensaire et de la maternité lui donne des idées. ‘Il faut des gens qui sachent lire et écrire, qui sachent noter ce dont on a besoin, montrer aux gens comment on prend les médicaments en lisant la posologie ou l’ordonnance du médecin. Si l’on a un dispensaire alors que les gens ne savent ni lire ni écrire, cela veut dire que nous ne sommes pas encore sortis des problèmes’.
Pour revenir à l’Adoma, cette entreprise gère 459 foyers répartis dans 55 départements français. Ces 459 foyers hébergent 60 000 personnes originaires de 87 pays. Créée à l’origine pour héberger des travailleurs immigrés, Sonacotra, devenue Adoma, a étendu sa mission à tous ceux ou celles, salariés ou sans emplois, personnes seules ou familles, qui traversent des difficultés et ne trouvent pas de place dans le logement social traditionnel. Mais dans la réalité, il existe des résidents qui sont loin d’être dans ces conditions décrites, mais qui y résident pour mieux épargner leurs ressources.
Wal Fadjri
(Correspondant permanent à Paris) - La Fondation Adoma, créée par Adoma qui gère les foyers d’immigrés en France, a offert un chèque de 16 740 euros, soit 10 millions 980 mille 720 francs Cfa, au village de Niangana Thiédel. La cérémonie de remise de ce don a eu lieu, mercredi dernier, au foyer de la Porte d’Asnières située en banlieue parisienne, en présence du président de la Fondation Adoma, qui est en même temps président d’Adoma. Il y avait également le Consul général du Sénégal à Paris, Léopold Faye. Cette somme va servir à équiper et à électrifier le dispensaire et la maternité du village de Niangana Thédel, situé dans le département Kanel, dans la région de Matam. C’est l’Association pour le développement du village de Niangana, présidée par Abdoulaye Saw, qui a démarché la fondation. Le financement de l’équipement et de l’électrification du dispensaire et de la maternité s’élevait à 18 millions. La fondation Adoma a mis sur la table 10 millions 980 mille 720 francs et l’Association a participé à hauteur de 7 millions, conformément aux règles de la coopération décentralisée qui réclame 40 % (20 % pour le dispensaire et 20 % pour la maternité) d’apport pour les demandeurs. Quant à l’Etat du Sénégal, il a construit le bâtiment et va mettre à la disposition du village le personnel médical et administratif pour le fonctionnement de ces infrastructures.
Présent à la cérémonie, le Consul général du Sénégal à Paris a dit toute sa ‘satisfaction de constater que les Sénégalais qui vivent dans ce foyer, non seulement sont bien organisés, respectent les lois du pays d’accueil, mais également ont tissé d’excellentes relations avec les associations et les collectivités qui, dans ce cadre, ont accepté de contribuer au financement d’un centre de santé qui va prendre en charge les soins médicaux de l’ensemble de la communauté villageoise de Niangane, mais aussi de tous les villages environnants’. Léopold Faye affirme que c’est ‘un geste qu’il faut saluer parce qu’il constitue une contribution majeure à la solution sanitaire au Sénégal, particulièrement en milieu rural’. Il en a profité pour présenter au président d’Adoma et à ses collaborateurs ‘les remerciements du gouvernement du Sénégal, du président de la République, Me Abdoulaye Wade, mais également les remerciements de l’ensemble des populations bénéficiaires de cette infrastructure’.
Interpellé sur la question du personnel sanitaire de cet établissement de santé, le diplomate sénégalais a rassuré que le gouvernement du Sénégal mettra à la disposition du village ‘des moyens financiers, mais également des moyens techniques et humains’.
Le président d’Adoma et de la Fondation d’Adoma a dit modestement qu’avec ‘ces 16 740 euros, nous avons complété un financement’. Toutefois, Michel Pélissier a souligné l’importance de son apport. ‘Mais sans ce petit complément, le projet ne pouvait pas aboutir’. Avant d’insister : ‘Et nous, modestement, parce que nous estimons que c’est notre façon de contribuer à un retour vers le pays d’origine, nous apportons notre petite pierre, mais vous savez que dans les grandes édifices, parfois c’est la dernière pierre qui est la plus importante’.
Le président de l’Association pour le développement de Niangana Thiédiel n’a pas masqué la joie qui l’habitait. Il s’est dit ‘très content, très satisfait’ de la gestion de son logeur. Il a expliqué comment à germer l’idée de la construction du dispensaire et de la maternité à Niangana Thiédel. ‘Chaque fois que je vais au village, je trouve que tout le monde est malade : paludisme, maux de tête, vomissements, diarrhées… C’est à cause de cela que j’ai réuni les ressortissants de mon village en France pour former une association et mener des actions’. Ainsi débute la recherche de fonds. Puisque l’Adoma, qui est une entreprise publique qui gère 459 résidences ou foyers implantés dans 55 départements français, dispose d’un fonds d’aide de 100 000 euros par an pour les associations formées par ses résidents, Abdoulaye Saw l’a saisi pour une aide financière. Une fois l’accord de l’Adoma obtenu, il fallait réunir la contribution de l’association conformément aux règles de la coopération décentralisée.
L’argent récolté, mercredi dernier, va servir à acheter des panneaux solaires pour l’électrification du dispensaire et de la maternité afin de mieux conserver les médicaments. Il servira aussi à l’achat ‘d’armoires, de tables, de bandes de pansement, des matériels pour l’accouchement, etc.’ En un mot à équiper et à électrifier le dispensaire et la maternité.
Mais dès que ces deux infrastructures sanitaires seront réceptionnées, l’Association pour le développement de Niangana Thiédel va s’attaquer à d’autres projets. Il s’agit d’approvisionner le village en eau potable et construire des écoles. ‘Nous allons essayer de réunir des fonds pour construire un forage. Nous demanderons d’abord à l’Etat de s’engager parce qu’il ne suffit pas seulement d’avoir un dispensaire et une maternité, il faut aussi avoir de l’eau potable’, explique Abdoulaye Saw. Si le village a tant besoin d’eau potable, c’est qu’il en manque cruellement. Et celle qui existe est impropre à la consommation. ‘Pendant l’hivernage, les populations vont dans les marigots, dans les rivières pour chercher de l’eau à boire. Dans ces marigots et ces rivières, des vaches, des chèvres y meurent pendant la saison sèche. Mais c’est l’eau de ces marigots et de ces rivières que les femmes recueillent pour la boisson de la population. Je trouve que cela ne favorise pas la santé’, explique le président de l’association de Niangana Thiédel.
Ensuite, dans sa besace de projets, il y a l’école. Et puisque l’homme est au début et à la fin du développement, comme le dit le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, il faut l’éduquer en créant des infrastructures scolaires. S’il tient tant également à l’école, c’est qu’Abdoulaye Saw prend l’exemple sur lui-même qui n’a pas été à l’école des Blancs. Et il ne faut pas que ses sœurs, ses frères, ses enfants vivent la même situation. ‘Moi qui vous parle en français, je l’ai appris ici en France. Je trouve anormal qu’il n’y ait pas d’écoles dans les villages’, regrette Abdoualye Saw. En plus, l’implantation du dispensaire et de la maternité lui donne des idées. ‘Il faut des gens qui sachent lire et écrire, qui sachent noter ce dont on a besoin, montrer aux gens comment on prend les médicaments en lisant la posologie ou l’ordonnance du médecin. Si l’on a un dispensaire alors que les gens ne savent ni lire ni écrire, cela veut dire que nous ne sommes pas encore sortis des problèmes’.
Pour revenir à l’Adoma, cette entreprise gère 459 foyers répartis dans 55 départements français. Ces 459 foyers hébergent 60 000 personnes originaires de 87 pays. Créée à l’origine pour héberger des travailleurs immigrés, Sonacotra, devenue Adoma, a étendu sa mission à tous ceux ou celles, salariés ou sans emplois, personnes seules ou familles, qui traversent des difficultés et ne trouvent pas de place dans le logement social traditionnel. Mais dans la réalité, il existe des résidents qui sont loin d’être dans ces conditions décrites, mais qui y résident pour mieux épargner leurs ressources.
Wal Fadjri