Pour assurer la sécurité alimentaire et prendre sa place dans le marché mondial, le Sénégal a l’ambition de porter sa production aquacole à 150.000 tonnes par an d’ici 2015. Un forum est prévu à partir de demain pour réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre afin de booster réellement ce secteur présenté comme l’« unique » alternative à la raréfaction des ressources halieutiques.
Après plus de quatre ans d’existence, l’Agence nationale d’aquaculture (Ana) veut désormais booster le secteur, non seulement pour satisfaire une demande intérieure (estimée à 350.000 tonnes par an) de plus en plus forte, mais aussi pour aller à la conquête du marché sous-régional. « Maintenant, nous voulons donner une autre dimension à l’activité piscicole, en faire une activité semi-industrielle. C’est pourquoi 2010 est une année charnière pour nous », a déclaré, hier, M. Amath Wade, directeur général de l’Ana, lors d’un point de presse tenu en prélude au forum sur l’aquaculture qui se tiendra à Dakar à partir de demain. Selon M. Wade, il s’agira de généraliser les fermes industrielles du type de celles qui sont déjà en construction à Ziguinchor et à Saint-Louis. Au total, dix autres fermes industrielles d’une capacité de 500 tonnes chacune, sont prévues sur tout le territoire national. Le coût total de l’installation de ces fermes qui seront équipées de structures de conservation est de 6 milliards de francs Cfa. Le projet a été déjà soumis à la Banque ouest africaine de développement (Boad), annonce le directeur général de l’Ana. L’idée est de rétrocéder, ensuite, ces fermes industrielles à des opérateurs privés. Un Code de l’aquaculture est en cours d’élaboration pour réglementer le secteur. Parallèlement, un centre d’aquaculture marine, à vocation sous-régionale, sera installé à Saint-Louis, grâce à l’appui de la Corée du Sud. Son coût est estimé à 5 millions de dollars (environ 2,2 milliards de Fcfa). Toujours dans ce chapitre, M. Wade indique que la coopération thaïlandaise, dont une équipe d’experts vient de boucler un séjour au Sénégal, a offert à l’Ana 2000 alevins, de « souche pure », qui serviront à l’empoissonnement d’autres sites. Sans compter les vingt écloseries qui seront réalisées avec l’appui de la Fao.
D’après M. Wade, tous ces projets visent à atteindre une production annuelle de 150.000 tonnes d’ici 2015, conformément à l’objectif du programme stratégique conçu avec la Fao. Pour attirer le secteur privé, l’Ana a également sollicité une ligne de crédit de 2 milliards de francs Cfa pour accompagner les opérateurs qui s’intéressent à la filière. Car la contrainte financière a jusque-là été le plus grand obstacle au développement de l’aquaculture, reconnaît Amath Wade. « Je crois que les banques faisaient une confusion abusive entre la pêche traditionnelle (très risquée pour les banques) et l’aquaculture (où il y aurait moins de risques), mais je crois qu’aujourd’hui, les banques sont en train de changer d’approche et de faire la part des choses », s’est-il félicité.
La demande annuelle du Sénégal est de 350.000 t. La production nationale, elle, reste embryonnaire : seulement une centaine de tonnes au cours d’un an et demi de production. Le forum qui s’ouvre demain va ouvrir des pistes de réflexion pour inverser cette tendance.
Seydou KA
Le Soleil
Après plus de quatre ans d’existence, l’Agence nationale d’aquaculture (Ana) veut désormais booster le secteur, non seulement pour satisfaire une demande intérieure (estimée à 350.000 tonnes par an) de plus en plus forte, mais aussi pour aller à la conquête du marché sous-régional. « Maintenant, nous voulons donner une autre dimension à l’activité piscicole, en faire une activité semi-industrielle. C’est pourquoi 2010 est une année charnière pour nous », a déclaré, hier, M. Amath Wade, directeur général de l’Ana, lors d’un point de presse tenu en prélude au forum sur l’aquaculture qui se tiendra à Dakar à partir de demain. Selon M. Wade, il s’agira de généraliser les fermes industrielles du type de celles qui sont déjà en construction à Ziguinchor et à Saint-Louis. Au total, dix autres fermes industrielles d’une capacité de 500 tonnes chacune, sont prévues sur tout le territoire national. Le coût total de l’installation de ces fermes qui seront équipées de structures de conservation est de 6 milliards de francs Cfa. Le projet a été déjà soumis à la Banque ouest africaine de développement (Boad), annonce le directeur général de l’Ana. L’idée est de rétrocéder, ensuite, ces fermes industrielles à des opérateurs privés. Un Code de l’aquaculture est en cours d’élaboration pour réglementer le secteur. Parallèlement, un centre d’aquaculture marine, à vocation sous-régionale, sera installé à Saint-Louis, grâce à l’appui de la Corée du Sud. Son coût est estimé à 5 millions de dollars (environ 2,2 milliards de Fcfa). Toujours dans ce chapitre, M. Wade indique que la coopération thaïlandaise, dont une équipe d’experts vient de boucler un séjour au Sénégal, a offert à l’Ana 2000 alevins, de « souche pure », qui serviront à l’empoissonnement d’autres sites. Sans compter les vingt écloseries qui seront réalisées avec l’appui de la Fao.
D’après M. Wade, tous ces projets visent à atteindre une production annuelle de 150.000 tonnes d’ici 2015, conformément à l’objectif du programme stratégique conçu avec la Fao. Pour attirer le secteur privé, l’Ana a également sollicité une ligne de crédit de 2 milliards de francs Cfa pour accompagner les opérateurs qui s’intéressent à la filière. Car la contrainte financière a jusque-là été le plus grand obstacle au développement de l’aquaculture, reconnaît Amath Wade. « Je crois que les banques faisaient une confusion abusive entre la pêche traditionnelle (très risquée pour les banques) et l’aquaculture (où il y aurait moins de risques), mais je crois qu’aujourd’hui, les banques sont en train de changer d’approche et de faire la part des choses », s’est-il félicité.
La demande annuelle du Sénégal est de 350.000 t. La production nationale, elle, reste embryonnaire : seulement une centaine de tonnes au cours d’un an et demi de production. Le forum qui s’ouvre demain va ouvrir des pistes de réflexion pour inverser cette tendance.
Seydou KA
Le Soleil