Ambitieux projet pour le Sénégal,Le Mca expliqué par son Directeur général



« L’argent du Mcc (Ndlr : Millenium challenge corporation), c’est l’argent du contribuable américain. Le Département d’Etat (américain) et le Sénégal ne sont que des intermédiaires. Seul, le Congrès (américain) a le droit de donner de l’argent. Il n’y a pas d’argent dédié à un pays ». Ainsi, parlait dans une émission d’une radio privée dakaroise, dimanche dernier, Ibrahima Dia, Directeur général de la Mission de formulation et de gestion du Millenium challenge account (Mca).

Il estime qu’à travers ce projet du gouvernement sénégalais financé par le contribuable américain, l’on vise à « faire quelque chose de plus important que (la plateforme de) Diamniadio ».

Et la démarche va consister à travailler à l’émergence de «Pôles économiques » capables de contribuer largement à la croissance du pays.

Il apparaît ainsi, selon Ibrahima Dia, que « les pôles économiques de l’Est, du Nord, du Sud, du Littoral et du Centre demeurent des zones qui ont les potentiels les plus élevés pour porter le développement économique ».

« Avec les moyens disponibles, on s’est limité à deux pôles, le Nord et le Sud. Chaque pôle peut se développer avec les grappes de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) », indique M. Dia.

Poursuivant son propos, le Directeur général de la Mission de formulation et de gestion du Millenium challenge account a laissé entendre que « pour développer le Sénégal, il faut développer les régions périphériques. Elles nous permettent de nous connecter avec la sous-région. C’est en développant ces pôles, l’Est, le Nord et le Sud, qu’on pourra intégrer le Sénégal au marché sous-régional ».

Interpellé sur le fait que le Sénégal semble avoir lâché la proie pour l’ombre en renonçant au projet de la mise en œuvre de la Plateforme de Diamniadio estimé à environ 600 milliards pour celui de la Zone économique spéciale (Zes) estimé à 300 milliards de francs Cfa, M. Dia a répondu qu’ « on ne peut pas parler de perte » à ce propos. Il indique qu’avec les 270 milliards de francs Cfa obtenus auprès du Mcc, ils n’ont « pas pris en compte l’investissement du secteur privé dans l’agriculture ». Et de préciser : « ce qui est important, c’est l’impact du projet dans le développement du pays, pas le montant ».

Citant l’exemple de la Casamance, Ibrahima Dia soutient que l’argent qui va être investi dans cette zone, « c’est l’argent des Sénégalais. Notre objectif est que nous nous focalisons sur ce que personne n’y fait : développer les infrastructures routières pour réduire la pauvreté. (Puisque. L’absence d’infrastructures entraîne un manque de développement des ressources ».

Evoquant la situation dans le Nord du pays, il constate que « la plupart des infrastructures sont dans le département de Podor ». D’où des risques de déséquilibre entre les différentes contrées de la région. « Nous avons concentré l’investissement là où il n’y a pas de bailleurs de fonds. Nous nous sommes dit qu’il faut régler la question du Delta avec ses 36 mille hectares de terre », a fait remarquer le patron de la Mission de formulation et de gestion du Millenium challenge account. Pour Ibrahima Dia, « nous créons un effet de levier. Avec 80 milliards de francs Cfa investis dans l’agriculture, nous donnons un signal fort aux autres bailleurs de fonds. Déjà, l’Usaid est revenu dans la zone (du Delta) ».

Revenant sur la question de la gestion des fonds du Mcc, Ibrahima Dia annonce que cette structure du gouvernement américain applique le même « compact dans 19 ou 20 pays ». Ce qui constitue, à ses yeux, une rupture par rapport à ce que faisaient les autres bailleurs de fonds. « Il y a un dispositif classique présent dans tous les pays. Le Sénégal n’est pas un cas spécifique », renseigne-t-il. Tout en martelant qu’ « on peut faire le pari que le projet du Sénégal va marcher. Tout a été bien conçu. La structure qui s’en occupe est autonome, indépendante. On est audité par les Américains, par la Cour des comptes du Sénégal ».

Ajoutant que le Mcc n’applique pas le même principe de passation des marchés que les pays bénéficiaires, Ibrahima Dia révèle qu’ils vont mettre sur pied un Bureau des marchés, ainsi qu’une Agence fiduciaire qui seront recrutés sur l’international, la Mission ne s’occupant que « de l’orientation ».

Le modèle de gestion américain des fonds du Mcc « permet de transférer les pratiques américaines. Le principe de responsabilité est très important. C’est le modèle du faire faire (qui est appliqué). On confie à des structures privées qui rendent compte de ce qu’elles font », a-t-il, par ailleurs expliqué.

Dans le même temps, il a indiqué que le Mcc prend des décisions relatives à la poursuite ou non des projets à partir d’analyses globales. Il a également noté que « la crédibilité de la presse » du pays demandeur, par exemple, fait partie des critères d’éligibilité de celui-ci au Mcc.

Evoquant la perte momentanée ou non du projet Mcc, Ibrahima Dia informe que les projets de pays comme le Madagascar, la Mauritanie ou encore le Nicaragua, ont été suspendus à cause des coups d’Etat survenus dans ces pays respectifs. Alors que le Niger a vu le sien suspendu, du fait de problèmes de démocratie.

Déguène Gaye
Kanal150.com

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Millenium challenge account (MCA)


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