Dans un entretien publié dans L’Observateur du vendredi 27 Mar 2009, le nouveau maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, en essayant de tirer quelques leçons de la gestion du pouvoir par son parti, avant l’alternance politique survenue en 2000, affirmait ceci : « Nous avons compris qu’on ne peut pas travailler pour les populations sans travailler avec elles et sans être parmi elles. On a encore appris qu’il faut de la transparence en tout. C’est pourquoi, nous avons décidé d’instaurer un débat d’orientation budgétaire citoyen pour arrêter les grandes lignes du budget. Et puisque le budget sera sur Internet, tout le monde pourra voir ce qui se fait. Pour le compte administratif, on va instituer des séances de compte rendu aux populations qui décideront ». Dans sa livraison du mardi 28 avril 2009, L’Observation semble confirmer cette intention du maire de Dakar de faire de l’Internet une bonne carte de transparence de sa gestion des affaires publiques : « Internet moo xew ! La mairie de Ndakaaru va mettre sur la toile tous les documents de gestion qui peuvent intéresser les citoyens. Khalifa Sall qui est emmuré dans un silence (a-t-il peur les foudres de Gorgui ?) ne veut rien confirmer. Mais nos satellites sont formels, un projet est en train d’être ficelé dans ce sens. Par exemple, il sera possible de télécharger tout le budget de 2009 de la Ville de Dakar. De même que les « bons » documents de passation de service entre lui et Pape Diop. Succulent ! De là à dire que Khalifa Sall veut faire dans la transparence… Comment oserait-il piquer un sou de la mairie pendant que Highlander Wade surveille, sabre en main ? » peut-on lire dans ce journal.
L’intérêt que suscite en nous cet engagement du maire de Dakar en faveur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), de Internet singulièrement, se décline par rapport à une problématique située à la confluence de deux mouvements particulièrement significatifs de l’évolution de la société sénégalaise : d’une part, la décentralisation, à laquelle les autorités publiques accordent un intérêt patent et, d’autre part, la communication, mot intense et dense recouvrant de multiples aspects, tant techniques que politiques, mais aussi symbole de la société contemporaine dite « de communication » ou « de l’information », avec toutes ses virtualités positives et ses risques. Rapprocher les deux termes « décentralisation » et « communication », est en soi un exercice dont on peut assez rapidement se convaincre de l’actualité, de l’acuité, mais aussi de la sagacité. Les acteurs du processus de décentralisation ont réellement besoin de communication, surtout au moment où leurs actions sont rarement encensées, mais souvent conspuées dans la rue, lieu d’expression de certains corporatismes qui leur intentent un procès en diabolisation. La communication leur offre donc l’occasion d’améliorer le dialogue entre eux, et avec les populations à la base. Il y beaucoup plus à gagner d’une multitude d’initiatives concertées que de décisions indiscutées prises par un cénacle de techniciens ou d’experts, fussent-ils des plus éclairés. Il en va de l’intérêt général.
La décentralisation impose l’efficience de la gestion locale, or gouverner à l’ère de l’information comme cela était de mise il y a plus de vingt ans auparavant semble bien difficile sinon impossible. En effet, des sociétés démocratiques, riches, urbaines, éduquées, en contact constant avec l’extérieur ne peuvent pas être gouvernées de la même manière que des sociétés traditionnelles. Ces sociétés dites « sophistiquées » appellent des modes de gouvernement et d’administration plus souples, plus égalitaires, régis par le dialogue, la négociation et le compromis. Qui plus est, même en étant opposé à toute idée de déterminisme technologique, il est important de reconnaître l’existence de maintes contraintes qui empêchent de produire de l’intérêt collectif comme de par le passé.
Les contraintes budgétaires et matérielles, le manque d’information, l’inefficacité et les lenteurs administratives s’imposent au quotidien dans les collectivités locales sénégalaises, et les citoyens sont là pour le rappeler aux élus. Et puis, même si ces contraintes venaient à se desserrer, ce qui semble peu probable vu l’état actuel dans lequel les collectivités sénégalaises se trouvent, il ne serait pas insensé de penser que les évolutions démographiques rendraient de toute façon difficile le recrutement de personnel qualifié à même de répondre à tous les besoins des citoyens. Nécessité est donc définie d’intégrer les technologies qui offrent d’intéressantes opportunités pour prendre en charge certains aspects de la problématique de la communication territoriale.
Un premier enjeu se rattache à la modernisation de l’administration ou à de nombreux concepts synonymes, tels que « e-gouvernement », ou « e-administration » que l’on peut définir comme l’application des technologies numériques pour transformer et moderniser le fonctionnement de l’administration en vue d’améliorer son efficacité et sa performance, ainsi que la qualité des services rendus. En partant du postulat qu’un gouvernement doit avant tout orienter la société sur la voie de la réalisation de l’intérêt public, nous pouvons penser que la modernisation de l’Administration publique doit constituer un objectif majeur pour tous les Etats.
Le débat concernant la modernisation de l’Etat grâce aux opportunités offertes par les TIC prend de plus en plus en d’ampleur dans le monde. Internet, en particulier, est porteur d’énormes espoirs pour un accès rapide aux différents sites publics et privés, et pour un échange simplifié d’informations entre les diverses composantes de la société. Toutefois, il faut bien croire que contrairement à ce qu’expriment généralement les rapports publics (notamment des organismes internationaux et de certains pays comme la France), il n’existe pas d’un côté une administration « électronique » et de l’autre une administration « traditionnelle ». Il s’agit d’une seule Administration, qui mue progressivement, évoluant des modes de fonctionnement traditionnels (documents et procédures papier) vers des modes électroniques (documents et procédures numérisés circulant sur des réseaux accessibles aux guichets, par téléphone et sur Internet). D’ailleurs, il existe nombre d’ouvrages et de rapports qui ont défini théoriquement l’administration électronique, de sorte qu’aujourd’hui la question n’est plus « qu’est-ce que la « e-administration ? » (si ce n’est pour en définir le périmètre et les différents types d’usagers) mais « pourquoi la « e-administration ? ».
L’adoption des technologies numériques au sein de l’administration peut être à l’origine de profondes évolutions, pas seulement dans ses relations avec les citoyens mais aussi dans sa propre organisation. Les TIC peuvent potentiellement renforcer les stratégies de décloisonnement des relations avec les usagers du service public, favoriser l’organisation des réseaux administratifs internes, tout en dégageant des gains de productivité. En termes plus détaillés, en dépassant l’approche sectorielle, une administration traditionnellement cloisonnée gagne à privilégier une vision transversale dans ses relations avec les citoyens. La mise en ligne de certaines informations essentielles détenues par les services de l’Etat participe à alimenter de nouveaux espaces de débats et de réflexions. De même, la dématérialisation systématique des procédures administratives facilite la vie du citoyen en lui permettant de réduire les déplacements physiques et l’attente devant les guichets de délivrance des documents administratifs. Sur le plan interne, l’organisation en réseau qu’autorisent les TIC peut être mise à contribution pour accélérer les processus de décision et « réinventer » les usages traditionnels, favoriser une évolution rapide des tâches administratives en supprimant les plus répétitives et les moins valorisantes, et enfin renforcer l’autonomie des agents tout en bonifiant leur performance. Par rapport au gain de productivité, l’adoption des TIC doit permettre une meilleure optimisation des dépenses et accroître le rendement des services publics.
Avec le développement croissant des TIC, la réforme de l’Etat est devenue une ambition cruciale dans beaucoup de pays à travers le monde. Que ce soit en Europe, en Amérique, en Afrique ou ailleurs, la « e-administration », ou administration électronique, se perçoit de plus en plus comme un moyen fort pour instaurer sinon revitaliser la confiance du citoyen dans la conduite des affaires publiques. Toutefois, bien que la « e- administration » soit porteuse de multiples opportunités, il n’en demeure pas moins que sa mise en œuvre représente un défi de taille, notamment sur le plan technologique, sur le plan stratégique et sur le plan des usages et de leur finalité.
Par rapport au premier défi, l’approche consiste à observer un état de la technologie et à réfléchir à ce que chacune peut apporter. De ce point de vue, le questionnement formulé se rapporte instamment à la technologie appropriée à chaque contexte et à la manière dont il faut s’y prendre pour porter efficacement en ligne une grande variété de textes administratifs, pour favoriser le travail collaboratif, et pour répondre promptement aux demandes du citoyen.
Par rapport au défi stratégique, il est important de favoriser le changement social, mais aussi le changement dans les relations qu’entretient l’Etat avec ses différents partenaires, parmi lesquels les entreprises, les organisations de la société civile. La mise en place d’une administration électronique ne peut être pensée dans une perspective de contrôle de l’argent du contribuable ou en termes d’économie par la suppression de postes de travail. Elle exige d’être bâtie sur une stratégie cohérente, tenant en respect l’environnement régulateur du pays et prenant en compte les prédispositions des utilisateurs finaux à s’approprier les services proposés.
Enfin, le troisième défi paraît des plus féconds, pour au moins deux raisons essentielles. La première raison est qu’il doit partir du bout le plus sensible de la chaîne, en l’occurrence le consommateur des services. L’enjeu à ce niveau est bien entendu de se mettre à l’abri du risque que celui-ci ne veuille pas de l’application mise en œuvre ou de la technologie choisie, ou qu’il estime tout simplement que la mise à disposition en ligne d’un service ne lui procure pas d’éléments différenciateurs par rapport à la prestation de ce même service de façon traditionnelle. La seconde raison concerne la mesure sinon l’appréciation générale de la finalité du projet de « e-administration ». Sous ce rapport, le contexte économique, social, politique et culturel de mise en place de l’administration électronique joue un rôle déterminant et participe de la discrimination des approches.
La majorité des initiatives qui ont mises en œuvre dans les villes sénégalaises dans une perspective d’administration électronique ont piétiné du fait de l’absence d’une stratégie cohérente et inclusive, prenant en considération toutes les spécificités des contextes d’expérimentation. Qu’il s’agisse du projet des Systèmes d’Information Populaires (SIP) lancé par le Centre de ressources pour l’émergence sociale participative (CRESP) de Yoff en 1997, ou qu’il s’agisse d’autres actions « autonomes » comme celles tentées par la mairie de Dakar elle-même en 2000, ou par les Communes d’arrondissement de Gorée en 2002 et de Grand Dakar en 2008, le dénominateur commun à l’action publique est la faiblesse de la stratégie du projet. Or, en prenant l’Internet, ou les TIC en général, pour un remède miracle aux problèmes de gouvernance et de gestion administrative, comme une baguette abracadabrante ou tout encore comme un artefact monolithique n’ayant aucune prise avec les réalités locales, dès le départ le projet d’administration électronique court un risque : celui de paraître comme un investissement improductif.
L’intérêt que suscite en nous cet engagement du maire de Dakar en faveur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), de Internet singulièrement, se décline par rapport à une problématique située à la confluence de deux mouvements particulièrement significatifs de l’évolution de la société sénégalaise : d’une part, la décentralisation, à laquelle les autorités publiques accordent un intérêt patent et, d’autre part, la communication, mot intense et dense recouvrant de multiples aspects, tant techniques que politiques, mais aussi symbole de la société contemporaine dite « de communication » ou « de l’information », avec toutes ses virtualités positives et ses risques. Rapprocher les deux termes « décentralisation » et « communication », est en soi un exercice dont on peut assez rapidement se convaincre de l’actualité, de l’acuité, mais aussi de la sagacité. Les acteurs du processus de décentralisation ont réellement besoin de communication, surtout au moment où leurs actions sont rarement encensées, mais souvent conspuées dans la rue, lieu d’expression de certains corporatismes qui leur intentent un procès en diabolisation. La communication leur offre donc l’occasion d’améliorer le dialogue entre eux, et avec les populations à la base. Il y beaucoup plus à gagner d’une multitude d’initiatives concertées que de décisions indiscutées prises par un cénacle de techniciens ou d’experts, fussent-ils des plus éclairés. Il en va de l’intérêt général.
La décentralisation impose l’efficience de la gestion locale, or gouverner à l’ère de l’information comme cela était de mise il y a plus de vingt ans auparavant semble bien difficile sinon impossible. En effet, des sociétés démocratiques, riches, urbaines, éduquées, en contact constant avec l’extérieur ne peuvent pas être gouvernées de la même manière que des sociétés traditionnelles. Ces sociétés dites « sophistiquées » appellent des modes de gouvernement et d’administration plus souples, plus égalitaires, régis par le dialogue, la négociation et le compromis. Qui plus est, même en étant opposé à toute idée de déterminisme technologique, il est important de reconnaître l’existence de maintes contraintes qui empêchent de produire de l’intérêt collectif comme de par le passé.
Les contraintes budgétaires et matérielles, le manque d’information, l’inefficacité et les lenteurs administratives s’imposent au quotidien dans les collectivités locales sénégalaises, et les citoyens sont là pour le rappeler aux élus. Et puis, même si ces contraintes venaient à se desserrer, ce qui semble peu probable vu l’état actuel dans lequel les collectivités sénégalaises se trouvent, il ne serait pas insensé de penser que les évolutions démographiques rendraient de toute façon difficile le recrutement de personnel qualifié à même de répondre à tous les besoins des citoyens. Nécessité est donc définie d’intégrer les technologies qui offrent d’intéressantes opportunités pour prendre en charge certains aspects de la problématique de la communication territoriale.
Un premier enjeu se rattache à la modernisation de l’administration ou à de nombreux concepts synonymes, tels que « e-gouvernement », ou « e-administration » que l’on peut définir comme l’application des technologies numériques pour transformer et moderniser le fonctionnement de l’administration en vue d’améliorer son efficacité et sa performance, ainsi que la qualité des services rendus. En partant du postulat qu’un gouvernement doit avant tout orienter la société sur la voie de la réalisation de l’intérêt public, nous pouvons penser que la modernisation de l’Administration publique doit constituer un objectif majeur pour tous les Etats.
Le débat concernant la modernisation de l’Etat grâce aux opportunités offertes par les TIC prend de plus en plus en d’ampleur dans le monde. Internet, en particulier, est porteur d’énormes espoirs pour un accès rapide aux différents sites publics et privés, et pour un échange simplifié d’informations entre les diverses composantes de la société. Toutefois, il faut bien croire que contrairement à ce qu’expriment généralement les rapports publics (notamment des organismes internationaux et de certains pays comme la France), il n’existe pas d’un côté une administration « électronique » et de l’autre une administration « traditionnelle ». Il s’agit d’une seule Administration, qui mue progressivement, évoluant des modes de fonctionnement traditionnels (documents et procédures papier) vers des modes électroniques (documents et procédures numérisés circulant sur des réseaux accessibles aux guichets, par téléphone et sur Internet). D’ailleurs, il existe nombre d’ouvrages et de rapports qui ont défini théoriquement l’administration électronique, de sorte qu’aujourd’hui la question n’est plus « qu’est-ce que la « e-administration ? » (si ce n’est pour en définir le périmètre et les différents types d’usagers) mais « pourquoi la « e-administration ? ».
L’adoption des technologies numériques au sein de l’administration peut être à l’origine de profondes évolutions, pas seulement dans ses relations avec les citoyens mais aussi dans sa propre organisation. Les TIC peuvent potentiellement renforcer les stratégies de décloisonnement des relations avec les usagers du service public, favoriser l’organisation des réseaux administratifs internes, tout en dégageant des gains de productivité. En termes plus détaillés, en dépassant l’approche sectorielle, une administration traditionnellement cloisonnée gagne à privilégier une vision transversale dans ses relations avec les citoyens. La mise en ligne de certaines informations essentielles détenues par les services de l’Etat participe à alimenter de nouveaux espaces de débats et de réflexions. De même, la dématérialisation systématique des procédures administratives facilite la vie du citoyen en lui permettant de réduire les déplacements physiques et l’attente devant les guichets de délivrance des documents administratifs. Sur le plan interne, l’organisation en réseau qu’autorisent les TIC peut être mise à contribution pour accélérer les processus de décision et « réinventer » les usages traditionnels, favoriser une évolution rapide des tâches administratives en supprimant les plus répétitives et les moins valorisantes, et enfin renforcer l’autonomie des agents tout en bonifiant leur performance. Par rapport au gain de productivité, l’adoption des TIC doit permettre une meilleure optimisation des dépenses et accroître le rendement des services publics.
Avec le développement croissant des TIC, la réforme de l’Etat est devenue une ambition cruciale dans beaucoup de pays à travers le monde. Que ce soit en Europe, en Amérique, en Afrique ou ailleurs, la « e-administration », ou administration électronique, se perçoit de plus en plus comme un moyen fort pour instaurer sinon revitaliser la confiance du citoyen dans la conduite des affaires publiques. Toutefois, bien que la « e- administration » soit porteuse de multiples opportunités, il n’en demeure pas moins que sa mise en œuvre représente un défi de taille, notamment sur le plan technologique, sur le plan stratégique et sur le plan des usages et de leur finalité.
Par rapport au premier défi, l’approche consiste à observer un état de la technologie et à réfléchir à ce que chacune peut apporter. De ce point de vue, le questionnement formulé se rapporte instamment à la technologie appropriée à chaque contexte et à la manière dont il faut s’y prendre pour porter efficacement en ligne une grande variété de textes administratifs, pour favoriser le travail collaboratif, et pour répondre promptement aux demandes du citoyen.
Par rapport au défi stratégique, il est important de favoriser le changement social, mais aussi le changement dans les relations qu’entretient l’Etat avec ses différents partenaires, parmi lesquels les entreprises, les organisations de la société civile. La mise en place d’une administration électronique ne peut être pensée dans une perspective de contrôle de l’argent du contribuable ou en termes d’économie par la suppression de postes de travail. Elle exige d’être bâtie sur une stratégie cohérente, tenant en respect l’environnement régulateur du pays et prenant en compte les prédispositions des utilisateurs finaux à s’approprier les services proposés.
Enfin, le troisième défi paraît des plus féconds, pour au moins deux raisons essentielles. La première raison est qu’il doit partir du bout le plus sensible de la chaîne, en l’occurrence le consommateur des services. L’enjeu à ce niveau est bien entendu de se mettre à l’abri du risque que celui-ci ne veuille pas de l’application mise en œuvre ou de la technologie choisie, ou qu’il estime tout simplement que la mise à disposition en ligne d’un service ne lui procure pas d’éléments différenciateurs par rapport à la prestation de ce même service de façon traditionnelle. La seconde raison concerne la mesure sinon l’appréciation générale de la finalité du projet de « e-administration ». Sous ce rapport, le contexte économique, social, politique et culturel de mise en place de l’administration électronique joue un rôle déterminant et participe de la discrimination des approches.
La majorité des initiatives qui ont mises en œuvre dans les villes sénégalaises dans une perspective d’administration électronique ont piétiné du fait de l’absence d’une stratégie cohérente et inclusive, prenant en considération toutes les spécificités des contextes d’expérimentation. Qu’il s’agisse du projet des Systèmes d’Information Populaires (SIP) lancé par le Centre de ressources pour l’émergence sociale participative (CRESP) de Yoff en 1997, ou qu’il s’agisse d’autres actions « autonomes » comme celles tentées par la mairie de Dakar elle-même en 2000, ou par les Communes d’arrondissement de Gorée en 2002 et de Grand Dakar en 2008, le dénominateur commun à l’action publique est la faiblesse de la stratégie du projet. Or, en prenant l’Internet, ou les TIC en général, pour un remède miracle aux problèmes de gouvernance et de gestion administrative, comme une baguette abracadabrante ou tout encore comme un artefact monolithique n’ayant aucune prise avec les réalités locales, dès le départ le projet d’administration électronique court un risque : celui de paraître comme un investissement improductif.