Commune de Popenguine: un rêve devenu réalité....
« Commune de Popenguine : un rêve devenu réalité ! »
Popenguine village important selon les géographes
Popenguine lieu de pèlerinage de la chrétienté
Popenguine résidence secondaire de l’ancien Gouverneur général de l’AOF puis du Président de la République du Sénégal .
Béni par le Vénéré Marabout Tafsir Khaly Sarr et Sa Sainteté le Pape Jean Paul 2,
Chanté et loué par le Président-poète Léopold Sédar Senghor,
Adoré et considéré par le Président Abdou Diouf,
Chéri et choyé par le Président Abdoulaye Wade,
Popenguine qui a vu naître le défunt Cardinal Son Eminence Hyacinthe Thiandoum, entre dans une nouvelle ère de son histoire.
Ainsi les anciens villages de Ndayane et Popenguine sérère s’adjoignent à Popenguine pour devenir une collectivité locale, une commune : c’est dire donc que le rêve est devenu réalité. Alea jacta est !
Après le Forum des étudiants animé par le brillant constitutionnaliste le Professeur Ismaïla Madior Fall en septembre 2006, sur « les enjeux et opportunités de la communalisation de Popenguine /Ndayane », les politiques, à leur tour effectuaient des plaidoyers auprès des autorités.
Les popenguinois avaient ainsi choisi une démarche originale et responsable l’argumentaire, la persuasion pour éclairer l’autorité quant à une prise de décision les concernant.
Auparavant(avril 2003), le défunt-Cardinal Thiandoum avait personnellement défendu et eu écho favorable auprès de Son Excellence Me Wade pour un changement de statut du village de Popenguine dont la renommée est internationale.
La naissance de la commune au terme d’une grossesse de plus de trente six ans, avec une période de travail de cinq ans marquées par quelques difficultés, a abouti à une délivrance régulière qui augure d’un développement normal du nouveau-né.
La forte délégation conduite par le Préfet de Mbour Monsieur Amadou Dia et composée du Président du Conseil rural de Diass Mr Aliou Ciss, du Sous-préfet de Sindia Mr Dieng, de la Secrétaire Elue au Conseil Régional de Thiès Mme Anta Touré Niang, du Commandant de la Brigade de Gendarmerie le Major Kébé, du Chef de la Sous-Brigade d’Hygiène de Popenguine l’Adjudant El Hadji Diouf et des Chefs de services départementaux Mme Faye du CADL , Mr Maby Diop de l’Urbanisme, du Lieutenant-Colonel Abdoulaye Loly Ndao des Eaux et Forêts …) a officiellement porté l’information et échangé avec la notabilité, les femmes, les responsables politiques et les jeunes de Popenguine, Ndayane et Popenguine sérère au sujet de la commune.
C’est ainsi que le décret 2008 - 748 du 10 juillet 2008 marquant la création de la commune de Popenguine avec comme chef-lieu Popenguine a été porté par le Préfet à l’attention de ses nouveaux administrés; les limites établies à partir du centre de santé sont : à l’est la forêt classée, à l’ouest l’océan atlantique, au sud la Réserve Naturelle et au nord la Communauté rurale de Yenne. La commune se compose de Popenguine, Ndayane et Popenguine sérère.
La commune est une collectivité locale et se définit comme étant : « la personne morale de droit public qui rassemble les populations d’une même aire géographique, unies par une solidarité résultant du voisinage, désireuse de traiter de leurs propres intérêts et de trouver les ressources à une action qui leur soit particulière au sein de la communauté nationale et dans le sens des intérêts nationaux ».
C’est dire encore , que la triade est devenue une collectivité locale et, est entrée dans une phase nouvelle de la politique de Décentralisation du Sénégal fondée sur l’idée selon laquelle les citoyens sont liés par des intérêts communs et que les affaires seront mieux gérées si elles sont prises en charge au niveau local. (l’article 90 de la Charte fondamentale précisant que les collectivités locales s’administrant librement par des conseils élus, participent de l’organisation même de nos pouvoirs publics et de nos liberté.). Cela suppose le renforcement de la démocratie locale à travers la construction d’un système participatif qui assure l’implication réelle des populations dans tout le processus de décision les concernant.
"La commune n’ayant de réelle personnalité morale que si elle dispose d’une administration propre, des ressources propres, des services propres, du personnel propre, d’un patrimoine propre" dit le Rapport des Assises sur la Décentralisation de novembre 2007. La délicatesse de la nouvelle situation a poussé la délégation à dire toute sa disponibilité et promettre d’apporter un soutien permanent pour la réussite de la commune qui vient de naître.
La parenté génétique, les relations historiques et les données géographiques sont autant des facteurs réels qui concourent à développer et à pérenniser les liens de solidarité qui sont la concrétisation de la fraternité et un sentiment de responsabilisation quant à l’entraide qui doit rétablir l’égalité entre les citoyens de la commune devant l’impôt qui demeure un transfert de richesse et qui suppose : « donner selon ses moyens et recevoir selon ses besoins » et qui malheureusement n’est pas bien compris des contribuables réels et /ou potentiels.
Ce changement de statut a été bien accueilli par les populations en général mais également a suscité des appréhensions diverses et relatives aux éléments constitutifs (nom, chef-lieu, population, limites), au leadership politique et aux données sociologiques voire psychosociologiques.
En effet le nom est déterminé par décret (article 78 du Code des Collectivités Locales) ; les collectivités locales peuvent changer de nom. Le nom ne peut être changé que par décret sur demande ou après avis du conseil municipal (article 81 du CCL).
Il ne peut exister de collectivité locale sans territoire. Les limites territoriales des communes peuvent changer (article 82 du CCL).
Le cadastre rural connaît des limites, des insuffisances dans notre pays, ce qui explique la fréquence des litiges fonciers que la loi sur le Domaine National a permis de contenir dans de nombreux cas. La commune de Popenguine est chanceuse car ayant des limites naturelles : l’océan, la forêt classée et la Réserve Naturelle (qui constituent également des réserves foncières importantes quant à son extension future).
La détermination des limites entre les trois entités constituant la commune n’est pas nécessaire( exigence ou condition sine qua non) car la loi permet une modification des territoires communaux. Et qui sait demain l’extension et le développement économique de notre commune pourraient amener les villages riverains Raffo, Tchiky ou Kiniabour à intégrer notre collectivité locale ! Les mairies d’arrondissement pourraient être envisagées le cas échéant.
La Décentralisation au Sénégal est un processus irréversible !
Aussi, la dénomination ne peut et ne doit bloquer le processus ainsi enclenché.
L’implantation de la mairie, l’hôtel de ville se fera avec les services techniques de l’Etat dans une dynamique globale et dans la limite des surfaces appropriées et disponibles et selon les normes urbaines requises.
La formation du conseil municipal (40 conseillers) et le choix du maire (et ses deux adjoints) sont une affaire politique et obéissent aux règles édictées par le Code des Collectivités locales et le Code électoral. Le découpage de la circonscription électorale est déjà réalisé avec la détermination du fichier de la commune. La révision exceptionnelle des listes électorales est en cours en attendant la confection de cartes d’identité numérisées pour permettre l’inscription des nouveaux électeurs.
Toutefois, il est important de discuter entre parties prenantes afin de trouver des plages de convergence et dissiper toutes les sources de dissensions. Souvenons nous de la parole lointaine du sage d’Ephèse « ce qui est contraire est utile et de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie ; tout se fait par discorde.» - Aduna ko yeew tere tan disent les Halpular-
Popenguine-Escale depuis l’époque coloniale a joué un rôle moteur dans l’ancien Canton Mbayar-Nianing : l’école de la Mission Catholique ayant formé l’essentiel des cadres des communautés rurales de Diass et de Sindia , le port commercial et de débarquement attirant les producteurs arachidiers et les grands commerçants et la présence de certains services administratifs et infrastructures ayant déterminé son caractère semi-urbain.
Toutefois faut-il le souligner Popenguine sérère village traditionnel et originel Ndayane village lébou, célèbre « mythique », et immortalisé par les contes de Birago Diop et Popenguine-Escale (kaléidoscope ethnique) demeurent complémentaires et sont condamnés par l’histoire et la géographie à cheminer ensemble et à vivre leur destin commun ensemble. Cette diversité est une richesse pour peu que les préjugés et présupposés reposant sur des stéréotypes, des généralisations simplificatrices et réductrices soient bannis et qu’une nouvelle conscience urbaine se forme et transforme le milieu en tenant compte des enjeux environnementaux.
Une commune est née et une nouvelle ville est à créer avec des infrastructures modernes et adaptées (hôpital, marché, gare routière, stade omnisport, lycée technique, centre de formation professionnelle, centre d’hébergement, village artisanal, centre commercial, caserne, commissariat, jardins publiques, espaces verts et/ou réservés, industries…) à travers un plan d’urbanisation qui intègrera la Zone Economique Spéciale et l’aéroport international Blaise Diagne de Diass.
Les potentialités existent bien dans notre localité !
L’achèvement du maillage routier en direction de Raffo, Diass, Tchiky, Kignabour, Guéréo et la restructuration des parties traditionnelles des villages (désormais quartiers !) contribueront à maximiser le potentiel de la nouvelle commune quant au désenclavement et à la valorisation du capital humain à travers les rencontres et échanges car « lorsque, pendant quatre années financières consécutives, le fonctionnement normal d'une commune est rendu impossible par le déséquilibre de ses finances, sa suppression peut être prononcée par décret après avis du Conseil d'Etat » (article 80 du CCL).
D’ici mars 2009, en l’absence d’une délégation spéciale (structure d’exception !) les autorités devront créer une commission ad hoc (parmi les sages et les personnalités apolitiques) afin d’orienter et préparer autant que faire se pourra, les futurs conseillers municipaux à asseoir un système participatif qui assurera l’implication des populations dans le processus de prise de décision. Les autorités et la commission devront anticiper et créer les conditions favorables à la future équipe municipale en élaborant les différents plans, en rassemblant les archives et les documents nécessaires (textes législatifs et réglementaires), en mettant en place les outils de gestion, en formant et en informant les acteurs potentiels (militants des partis politiques, membres des GPF, OCB, GIE et autres….) en vue de pouvoir participer activement par leurs actions et leurs comportements, au développement économique, social et culturel de la commune.
La citoyenneté n'est pas innée: elle est affaire d'éducation et de pratique, elle s'applique et s'exerce au quotidien.
« L’école, disait Miallaret est le fruit de la société et son facteur de transformation ». Les enseignants doivent se mettre au diapason en travaillant sur la nouvelle situation ; les programmes d’histoire, de géographie, de SVT et d’éducation civique doivent impérativement être modifiées ; la monographie de la localité nécessite une révision voire réactualisation afin que les élèves « apprentis citoyens » soient mieux préparés.
Le mouvement associatif « navétanes », les structures de jeunesse (jeunes, élèves et étudiants), les APE, les comités de santé, le Collectif des GIE de Femmes pour la Protection de la Nature (COPRONAT), les GPF, les volontaires de l’Espace Naturel Communautaire, les OCB doivent s’engager autant que les politiciens car la culture partenariale associative est un des piliers du développement local.
Les différents corps de métiers, les promoteurs et les producteurs doivent également s’adapter au nouveau contexte en s’organisant de façon plus formelle et conforme aux dispositions législatives et réglementaires.
Nous devons être vigilants en instaurant la présence systématique de femmes compétentes et de jeunes dynamiques dans les structures de concertation afin de favoriser un développement pour tous : un progrès collectif !
La démocratie - le pouvoir pour le peuple et par le peuple - rend obligatoire la participation et le contrôle permanent des actes des décideurs. C’est dire qu’il faut informer les populations, les consulter et les amener à gérer ensemble donc dans la transparence. Le Centre multimédia communautaire et la cybercase (outils d’information et de communication ) doivent contribuer pleinement à rendre cette démocratie vivante car la participation du plus grand nombre d'habitants aux décisions une garantie pour la pérennité des projets ! « leepu niep lune kune nga ca ! » disait Aby Gana la chanteuse.
Nous avons la conviction que le sens de l’histoire est de conduire inéluctablement à la disparition de l’homme providence capable de tout faire et tout seul. Nos problèmes ne se résolvent pas par la prétention démesurée et le messianisme d’un individu (mortel !), mais plutôt par l’adhésion de toute une collectivité à un idéal et à un projet ; projet qui ne sera pas celui d’un seul homme mais celui d’une équipe qui veut conquérir la mairie ensemble et la diriger ensemble dans le cadre d’une gestion concertée profitable à nous tous. Les partis politiques doivent désormais rompre avec certaines pratiques antidémocratiques (parachutage, clientélisme, népotisme, complot…) et travailler en respectant les normes statutaires. Ils doivent s’efforcer à créer les conditions d’émergence de leaders démocratiques capables de mobiliser, convaincre, dialoguer et rendre compte le moment venu et accepter de se soumettre à la volonté populaire. La politique n'est pas et ne doit être une activité professionnelle: lorsqu'on a accompli son devoir, lorsqu'on a plus vraiment besoin de nous, il est temps à l'instar de Cincinnatus de retourner "labourer son champ".
Le but ultime de l'action politique démocratique n'est pas de produire de la richesse, de contrôler un territoire, d'affirmer la puissance d'un peuple, la suprématie d'une culture. Le but de la politique est de construire une société c'est à dire de permettre aux citoyens de vivre avec dignité, de s'épanouir pleinement et de tisser entre eux des liens qui les humanisent et qui humanisent les autres. Autrement dit, tout vrai projet démocratique comporte une dimension morale qui fait de la solidarité entre les personnes une valeur centrale de la vie en commun.
Nous ne saurions terminer sans rendre un grand hommage à trois personnes vertueuses, pour leur engagement, leur dévouement, leur générosité, leur humilité, leur patriotisme et leur esprit de grandeur afin que les cadres et intellectuels du Sénégal prennent conscience de leur rôle : savoir très souvent faire des sacrifices, travailler pour le bien commun et partout au Sénégal.
Le Médecin-Capitaine Seydina Ousmane Bâ du District sanitaire de Popenguine pour son soutien constant et disponibilité entière.
Le Professeur Ismaïla Madior Fall de l’UCAD qui, deux jours durant a dirigé le Forum de l’Amicale des Elèves et Etudiants de Popenguine .
L’Economiste et Philosophe El Hadj Ibrahima Sall qui a accepté d’animer la grande conférence publique de l’ADEEP sur « l’éthique en politique ».
Nous saluons la décision de Son Excellence le Président Abdoulaye Wade qui parachève ainsi le vieux projet si cher à ses prédécesseurs et le remercions vivement pour cette initiative oh ! combien généreuse …..
Demain il fera jour et la lumière jaillira. Puisse le Tout-Puissant inspirer et guider la prochaine équipe municipale afin qu’elle puisse bâtir une cité unie et prospère.
Liberté – Proximité
Abdou Karim Ndiaye
Enseignant,Popenguine
mamendiasse@yahoo.fr
Popenguine village important selon les géographes
Popenguine lieu de pèlerinage de la chrétienté
Popenguine résidence secondaire de l’ancien Gouverneur général de l’AOF puis du Président de la République du Sénégal .
Béni par le Vénéré Marabout Tafsir Khaly Sarr et Sa Sainteté le Pape Jean Paul 2,
Chanté et loué par le Président-poète Léopold Sédar Senghor,
Adoré et considéré par le Président Abdou Diouf,
Chéri et choyé par le Président Abdoulaye Wade,
Popenguine qui a vu naître le défunt Cardinal Son Eminence Hyacinthe Thiandoum, entre dans une nouvelle ère de son histoire.
Ainsi les anciens villages de Ndayane et Popenguine sérère s’adjoignent à Popenguine pour devenir une collectivité locale, une commune : c’est dire donc que le rêve est devenu réalité. Alea jacta est !
Après le Forum des étudiants animé par le brillant constitutionnaliste le Professeur Ismaïla Madior Fall en septembre 2006, sur « les enjeux et opportunités de la communalisation de Popenguine /Ndayane », les politiques, à leur tour effectuaient des plaidoyers auprès des autorités.
Les popenguinois avaient ainsi choisi une démarche originale et responsable l’argumentaire, la persuasion pour éclairer l’autorité quant à une prise de décision les concernant.
Auparavant(avril 2003), le défunt-Cardinal Thiandoum avait personnellement défendu et eu écho favorable auprès de Son Excellence Me Wade pour un changement de statut du village de Popenguine dont la renommée est internationale.
La naissance de la commune au terme d’une grossesse de plus de trente six ans, avec une période de travail de cinq ans marquées par quelques difficultés, a abouti à une délivrance régulière qui augure d’un développement normal du nouveau-né.
La forte délégation conduite par le Préfet de Mbour Monsieur Amadou Dia et composée du Président du Conseil rural de Diass Mr Aliou Ciss, du Sous-préfet de Sindia Mr Dieng, de la Secrétaire Elue au Conseil Régional de Thiès Mme Anta Touré Niang, du Commandant de la Brigade de Gendarmerie le Major Kébé, du Chef de la Sous-Brigade d’Hygiène de Popenguine l’Adjudant El Hadji Diouf et des Chefs de services départementaux Mme Faye du CADL , Mr Maby Diop de l’Urbanisme, du Lieutenant-Colonel Abdoulaye Loly Ndao des Eaux et Forêts …) a officiellement porté l’information et échangé avec la notabilité, les femmes, les responsables politiques et les jeunes de Popenguine, Ndayane et Popenguine sérère au sujet de la commune.
C’est ainsi que le décret 2008 - 748 du 10 juillet 2008 marquant la création de la commune de Popenguine avec comme chef-lieu Popenguine a été porté par le Préfet à l’attention de ses nouveaux administrés; les limites établies à partir du centre de santé sont : à l’est la forêt classée, à l’ouest l’océan atlantique, au sud la Réserve Naturelle et au nord la Communauté rurale de Yenne. La commune se compose de Popenguine, Ndayane et Popenguine sérère.
La commune est une collectivité locale et se définit comme étant : « la personne morale de droit public qui rassemble les populations d’une même aire géographique, unies par une solidarité résultant du voisinage, désireuse de traiter de leurs propres intérêts et de trouver les ressources à une action qui leur soit particulière au sein de la communauté nationale et dans le sens des intérêts nationaux ».
C’est dire encore , que la triade est devenue une collectivité locale et, est entrée dans une phase nouvelle de la politique de Décentralisation du Sénégal fondée sur l’idée selon laquelle les citoyens sont liés par des intérêts communs et que les affaires seront mieux gérées si elles sont prises en charge au niveau local. (l’article 90 de la Charte fondamentale précisant que les collectivités locales s’administrant librement par des conseils élus, participent de l’organisation même de nos pouvoirs publics et de nos liberté.). Cela suppose le renforcement de la démocratie locale à travers la construction d’un système participatif qui assure l’implication réelle des populations dans tout le processus de décision les concernant.
"La commune n’ayant de réelle personnalité morale que si elle dispose d’une administration propre, des ressources propres, des services propres, du personnel propre, d’un patrimoine propre" dit le Rapport des Assises sur la Décentralisation de novembre 2007. La délicatesse de la nouvelle situation a poussé la délégation à dire toute sa disponibilité et promettre d’apporter un soutien permanent pour la réussite de la commune qui vient de naître.
La parenté génétique, les relations historiques et les données géographiques sont autant des facteurs réels qui concourent à développer et à pérenniser les liens de solidarité qui sont la concrétisation de la fraternité et un sentiment de responsabilisation quant à l’entraide qui doit rétablir l’égalité entre les citoyens de la commune devant l’impôt qui demeure un transfert de richesse et qui suppose : « donner selon ses moyens et recevoir selon ses besoins » et qui malheureusement n’est pas bien compris des contribuables réels et /ou potentiels.
Ce changement de statut a été bien accueilli par les populations en général mais également a suscité des appréhensions diverses et relatives aux éléments constitutifs (nom, chef-lieu, population, limites), au leadership politique et aux données sociologiques voire psychosociologiques.
En effet le nom est déterminé par décret (article 78 du Code des Collectivités Locales) ; les collectivités locales peuvent changer de nom. Le nom ne peut être changé que par décret sur demande ou après avis du conseil municipal (article 81 du CCL).
Il ne peut exister de collectivité locale sans territoire. Les limites territoriales des communes peuvent changer (article 82 du CCL).
Le cadastre rural connaît des limites, des insuffisances dans notre pays, ce qui explique la fréquence des litiges fonciers que la loi sur le Domaine National a permis de contenir dans de nombreux cas. La commune de Popenguine est chanceuse car ayant des limites naturelles : l’océan, la forêt classée et la Réserve Naturelle (qui constituent également des réserves foncières importantes quant à son extension future).
La détermination des limites entre les trois entités constituant la commune n’est pas nécessaire( exigence ou condition sine qua non) car la loi permet une modification des territoires communaux. Et qui sait demain l’extension et le développement économique de notre commune pourraient amener les villages riverains Raffo, Tchiky ou Kiniabour à intégrer notre collectivité locale ! Les mairies d’arrondissement pourraient être envisagées le cas échéant.
La Décentralisation au Sénégal est un processus irréversible !
Aussi, la dénomination ne peut et ne doit bloquer le processus ainsi enclenché.
L’implantation de la mairie, l’hôtel de ville se fera avec les services techniques de l’Etat dans une dynamique globale et dans la limite des surfaces appropriées et disponibles et selon les normes urbaines requises.
La formation du conseil municipal (40 conseillers) et le choix du maire (et ses deux adjoints) sont une affaire politique et obéissent aux règles édictées par le Code des Collectivités locales et le Code électoral. Le découpage de la circonscription électorale est déjà réalisé avec la détermination du fichier de la commune. La révision exceptionnelle des listes électorales est en cours en attendant la confection de cartes d’identité numérisées pour permettre l’inscription des nouveaux électeurs.
Toutefois, il est important de discuter entre parties prenantes afin de trouver des plages de convergence et dissiper toutes les sources de dissensions. Souvenons nous de la parole lointaine du sage d’Ephèse « ce qui est contraire est utile et de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie ; tout se fait par discorde.» - Aduna ko yeew tere tan disent les Halpular-
Popenguine-Escale depuis l’époque coloniale a joué un rôle moteur dans l’ancien Canton Mbayar-Nianing : l’école de la Mission Catholique ayant formé l’essentiel des cadres des communautés rurales de Diass et de Sindia , le port commercial et de débarquement attirant les producteurs arachidiers et les grands commerçants et la présence de certains services administratifs et infrastructures ayant déterminé son caractère semi-urbain.
Toutefois faut-il le souligner Popenguine sérère village traditionnel et originel Ndayane village lébou, célèbre « mythique », et immortalisé par les contes de Birago Diop et Popenguine-Escale (kaléidoscope ethnique) demeurent complémentaires et sont condamnés par l’histoire et la géographie à cheminer ensemble et à vivre leur destin commun ensemble. Cette diversité est une richesse pour peu que les préjugés et présupposés reposant sur des stéréotypes, des généralisations simplificatrices et réductrices soient bannis et qu’une nouvelle conscience urbaine se forme et transforme le milieu en tenant compte des enjeux environnementaux.
Une commune est née et une nouvelle ville est à créer avec des infrastructures modernes et adaptées (hôpital, marché, gare routière, stade omnisport, lycée technique, centre de formation professionnelle, centre d’hébergement, village artisanal, centre commercial, caserne, commissariat, jardins publiques, espaces verts et/ou réservés, industries…) à travers un plan d’urbanisation qui intègrera la Zone Economique Spéciale et l’aéroport international Blaise Diagne de Diass.
Les potentialités existent bien dans notre localité !
L’achèvement du maillage routier en direction de Raffo, Diass, Tchiky, Kignabour, Guéréo et la restructuration des parties traditionnelles des villages (désormais quartiers !) contribueront à maximiser le potentiel de la nouvelle commune quant au désenclavement et à la valorisation du capital humain à travers les rencontres et échanges car « lorsque, pendant quatre années financières consécutives, le fonctionnement normal d'une commune est rendu impossible par le déséquilibre de ses finances, sa suppression peut être prononcée par décret après avis du Conseil d'Etat » (article 80 du CCL).
D’ici mars 2009, en l’absence d’une délégation spéciale (structure d’exception !) les autorités devront créer une commission ad hoc (parmi les sages et les personnalités apolitiques) afin d’orienter et préparer autant que faire se pourra, les futurs conseillers municipaux à asseoir un système participatif qui assurera l’implication des populations dans le processus de prise de décision. Les autorités et la commission devront anticiper et créer les conditions favorables à la future équipe municipale en élaborant les différents plans, en rassemblant les archives et les documents nécessaires (textes législatifs et réglementaires), en mettant en place les outils de gestion, en formant et en informant les acteurs potentiels (militants des partis politiques, membres des GPF, OCB, GIE et autres….) en vue de pouvoir participer activement par leurs actions et leurs comportements, au développement économique, social et culturel de la commune.
La citoyenneté n'est pas innée: elle est affaire d'éducation et de pratique, elle s'applique et s'exerce au quotidien.
« L’école, disait Miallaret est le fruit de la société et son facteur de transformation ». Les enseignants doivent se mettre au diapason en travaillant sur la nouvelle situation ; les programmes d’histoire, de géographie, de SVT et d’éducation civique doivent impérativement être modifiées ; la monographie de la localité nécessite une révision voire réactualisation afin que les élèves « apprentis citoyens » soient mieux préparés.
Le mouvement associatif « navétanes », les structures de jeunesse (jeunes, élèves et étudiants), les APE, les comités de santé, le Collectif des GIE de Femmes pour la Protection de la Nature (COPRONAT), les GPF, les volontaires de l’Espace Naturel Communautaire, les OCB doivent s’engager autant que les politiciens car la culture partenariale associative est un des piliers du développement local.
Les différents corps de métiers, les promoteurs et les producteurs doivent également s’adapter au nouveau contexte en s’organisant de façon plus formelle et conforme aux dispositions législatives et réglementaires.
Nous devons être vigilants en instaurant la présence systématique de femmes compétentes et de jeunes dynamiques dans les structures de concertation afin de favoriser un développement pour tous : un progrès collectif !
La démocratie - le pouvoir pour le peuple et par le peuple - rend obligatoire la participation et le contrôle permanent des actes des décideurs. C’est dire qu’il faut informer les populations, les consulter et les amener à gérer ensemble donc dans la transparence. Le Centre multimédia communautaire et la cybercase (outils d’information et de communication ) doivent contribuer pleinement à rendre cette démocratie vivante car la participation du plus grand nombre d'habitants aux décisions une garantie pour la pérennité des projets ! « leepu niep lune kune nga ca ! » disait Aby Gana la chanteuse.
Nous avons la conviction que le sens de l’histoire est de conduire inéluctablement à la disparition de l’homme providence capable de tout faire et tout seul. Nos problèmes ne se résolvent pas par la prétention démesurée et le messianisme d’un individu (mortel !), mais plutôt par l’adhésion de toute une collectivité à un idéal et à un projet ; projet qui ne sera pas celui d’un seul homme mais celui d’une équipe qui veut conquérir la mairie ensemble et la diriger ensemble dans le cadre d’une gestion concertée profitable à nous tous. Les partis politiques doivent désormais rompre avec certaines pratiques antidémocratiques (parachutage, clientélisme, népotisme, complot…) et travailler en respectant les normes statutaires. Ils doivent s’efforcer à créer les conditions d’émergence de leaders démocratiques capables de mobiliser, convaincre, dialoguer et rendre compte le moment venu et accepter de se soumettre à la volonté populaire. La politique n'est pas et ne doit être une activité professionnelle: lorsqu'on a accompli son devoir, lorsqu'on a plus vraiment besoin de nous, il est temps à l'instar de Cincinnatus de retourner "labourer son champ".
Le but ultime de l'action politique démocratique n'est pas de produire de la richesse, de contrôler un territoire, d'affirmer la puissance d'un peuple, la suprématie d'une culture. Le but de la politique est de construire une société c'est à dire de permettre aux citoyens de vivre avec dignité, de s'épanouir pleinement et de tisser entre eux des liens qui les humanisent et qui humanisent les autres. Autrement dit, tout vrai projet démocratique comporte une dimension morale qui fait de la solidarité entre les personnes une valeur centrale de la vie en commun.
Nous ne saurions terminer sans rendre un grand hommage à trois personnes vertueuses, pour leur engagement, leur dévouement, leur générosité, leur humilité, leur patriotisme et leur esprit de grandeur afin que les cadres et intellectuels du Sénégal prennent conscience de leur rôle : savoir très souvent faire des sacrifices, travailler pour le bien commun et partout au Sénégal.
Le Médecin-Capitaine Seydina Ousmane Bâ du District sanitaire de Popenguine pour son soutien constant et disponibilité entière.
Le Professeur Ismaïla Madior Fall de l’UCAD qui, deux jours durant a dirigé le Forum de l’Amicale des Elèves et Etudiants de Popenguine .
L’Economiste et Philosophe El Hadj Ibrahima Sall qui a accepté d’animer la grande conférence publique de l’ADEEP sur « l’éthique en politique ».
Nous saluons la décision de Son Excellence le Président Abdoulaye Wade qui parachève ainsi le vieux projet si cher à ses prédécesseurs et le remercions vivement pour cette initiative oh ! combien généreuse …..
Demain il fera jour et la lumière jaillira. Puisse le Tout-Puissant inspirer et guider la prochaine équipe municipale afin qu’elle puisse bâtir une cité unie et prospère.
Liberté – Proximité
Abdou Karim Ndiaye
Enseignant,Popenguine
mamendiasse@yahoo.fr