LE SOUS-SECTEUR DE L’HYDRAULIQUE AGRICOLE


 

3.1              Ressources en eau : Les eaux de surface du pays proviennent de quatre grands bassins versants : (i) Sénégal, (ii) Gambie, (iii) Anambé-Kayanga, et (iv) Casamance. Les aménagements entrepris dans le cadre de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ont permis la production d'énergie électrique (barrage de Manantali) et la production agricole irriguée (environ 60.000 ha aménagés). Le potentiel irrigable est supérieur à 200.000 ha, mais devrait être limité étant donné les conditions d'exploitation des ouvrages communs envisagées par l'OMVS. Le potentiel irrigable au Sénégal oriental est estimé à environ 9.100 ha. Le fleuve Casamance constitue un véritable bras de mer caractérisé par une forte concentration de sel infestant les terres adjacentes. Il existe des zones similaires, fortement dégradées, dans le Siné-Saloum. Le volume total des eaux de ruissellement est évalué à 140 milliards de m3 par an, dont une part très faible est valorisée. Le potentiel en eau souterraine du pays (nappes profondes et superficielles) est de l'ordre de 450 à 600 milliards de m3; la recharge annuelle est estimée à 3-4 milliards de m3 et les prélèvements se situent entre 150 et 200 millions de m3 par année. Les cultures irriguées sont parfois pratiquées en complément autour des points d'eau potable ou pastoraux.

 

 

 

3.2              Aménagements hydro-agricoles : Le potentiel irrigable du pays se situe autour de 340.000 ha. La superficie aménagée atteint 105.000 ha avec un taux d'exploitation de 60 %. A peu près 41.000 ha sont exploités le long du fleuve, 10.000 ha dans les Niayes, 9.000 ha en Basse et Moyenne Casamance, le reste étant réparti entre l'Anambé et le Sénégal oriental. L'intensité culturale de ces terres dépasse rarement 100 %. Les types d'aménagement sont très variés : grands périmètres irrigués le long du fleuve et dans l'Anambé (de 400 ha à quelques milliers d'ha) ; moyens périmètres dans les mêmes zones (taille moyenne de 60 à 300 ha) ; périmètres irrigués villageois (PIV) le long du fleuve et au Sénégal oriental (taille moyenne de 20 à 30 ha) ; périmètres irrigués privés (PIP) le long du fleuve, autour du Lac de Guiers et dans les Niayes (taille moyenne de 30 ha) ; micro-périmètres privés dans les Niayes (taille moyenne de 1 à 2 ha) ; aménagements anti-sel en Casamance et dans le Siné-Saloum (taille moyenne de 50 à 400 ha) ; bas-fonds à Kédougou (taille moyenne de 10 à 50 ha). Au cours des dernières années, on a assisté à un transfert progressif de la gestion des aménagements vers les organisations d'usagers. Cependant, cette évolution n'a pas toujours abouti à une pleine prise en charge des infrastructures par les producteurs : participation défaillante des usagers, manque de technicité et appropriation insuffisante de la maîtrise de l'eau, difficultés pour la gestion et l'entretien de l'aménagement, etc. Le développement de l'irrigation en général impose une adaptation des techniques proposées aux capacités des exploitants, des appuis dans le domaine de la formation des producteurs et de l'amélioration de l'environnement économique (spéculations, commercialisation, crédit, etc.).

 

 

 

3.3              Productions agricoles irriguées : Les cultures irriguées se répartissent en deux groupes: (i) les productions céréalières, où le riz est dominant avec quelques expériences portant sur le maïs et le sorgho (en moyenne et haute Vallée du Sénégal) ; et (ii) les cultures horticoles dominées par l'oignon et la tomate. Il convient d'ajouter la culture récente de la patate douce autour du Lac de Guiers et dans le Nord. Les productions céréalières irriguées représentent l'essentiel des superficies aménagées; elles sont concentrées dans la Vallée du fleuve Sénégal avec environ 65 % des productions et 40 % des superficies cultivées, et dans la région de Ziguinchor/Kolda avec 27 % des productions et 50 % des superficies. Les productions maraîchères, qui ont tendance à se répartir géographiquement, se trouvent dans les Niayes, avec 63 % de la production, sur le fleuve, avec 22 % de la production, et dans les régions de Thiès et Kaolack, avec 15 % de la production (notamment les pastèques). Les productions fruitières sont réparties dans le pays avec une concentration en Basse et Moyenne Casamance, qui représentent 54 % de la production.
 

 

3.4              Orientations stratégiques : L'agriculture irriguée au Sénégal est caractérisée par : (i) des investissements jusqu'alors orientés au Nord du pays et limités en raison des coûts d'aménagement (7 à 10 millions de FCFA/ha) ; (ii) une faible implication des bénéficiaires dans le financement et la gestion des aménagements ; (iii) une forte importance de l'option céréalière dans les spéculations et une diversification limitée ; et (iv) un manque de moyens humains pour appuyer les bénéficiaires au niveau technique et de la gestion. Face à ce constat, et tirant les leçons des investissements réalisés dans la Vallée du Fleuve, le Gouvernement a déjà, en validant un Programme d'interventions et un document de stratégie, opté pour le développement d'une irrigation à plus petite échelle, basé sur la participation des usagers, tant pour la construction que pour la gestion des aménagements. On peut actuellement discerner des signes positifs ouvrant la voie à une irrigation plus durable et davantage orientée vers les utilisateurs : (i) déploiement progressif de la décentralisation et la prise en charge progressive par les collectivités rurales de la gestion de leur terroir ; (ii) responsabilité accrue des usagers dans la gestion et l'entretien des petits aménagements ; (iii) développement de l'irrigation privée ; (iv) volonté politique de promouvoir des petits ouvrages de rétention d'eau à coûts limités ; et (v) mise en place de filières économiques autour de certaines spéculations agricoles. Cet environnement apparaît tout à fait propice à la diversification et la sécurisation des productions par la promotion d'ouvrages de petite irrigation, initiés à l'échelon local.

 


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